Le vent frais du matin glissait sur le visage de Sami alors qu’il arpentait les rues encore calmes.
Les premières lueurs du soleil révélaient des couleurs qu’il n’avait pas remarquées depuis longtemps :
le rouge des tuiles, le vert éclatant des arbres, le bleu clair du ciel.

Pour la première fois depuis des mois, il respira profondément, comme si l’air lui offrait une promesse :
celle que la vie pouvait encore être douce.
Alors qu’il passait devant un parc, il aperçut Amina, assise sur un banc, un carnet ouvert sur les genoux. Elle leva la main en le voyant :
« Sami ! Viens, j’ai quelque chose à te montrer. »
Intrigué, il s’approcha. Amina avait dessiné un petit croquis du parc, avec des couleurs vives et des traits joyeux.
« C’est magnifique… » murmura Sami, touché par la simplicité et la beauté du geste.
« Tu sais, » dit-elle, « je crois que tout le monde porte un peu de lumière en soi.
Parfois, il suffit d’un regard, d’un mot ou d’un geste pour que cette lumière rejaillisse. »
Sami sourit faiblement, sentant que ces mots touchaient quelque chose de profond en lui.

Les jours suivants, il commença à suivre Amina dans ses petites promenades et rencontres. Elle lui montra des endroits calmes, des cafés chaleureux où les serveurs offraient toujours un sourire, des petites bibliothèques où les livres semblaient chuchoter des secrets.
Pourtant, une ombre persistait. Sami sentait encore le poids de son passé, les trahisons et la douleur qu’il avait subies.
Un après-midi, alors qu’ils traversaient un quartier plus animé, Sami aperçut un visage qui fit battre son cœur plus vite.
Un homme s’approchait, et à mesure qu’il se rapprochait, Sami reconnut les traits de celui qui l’avait trahi et dépouillé :
« Sami… » dit l’homme, la voix hésitante. « Je… je voulais te parler. »

Sami sentit un mélange de colère, de peur et d’incrédulité.
Ses mains tremblaient légèrement.
Il voulait tourner les talons, disparaître… mais quelque chose en lui, cette nouvelle étincelle, l’arrêta.
Il prit une profonde inspiration.
« Je t’écoute… » dit-il d’une voix ferme.
L’homme baissa les yeux, incapable de soutenir le regard de Sami.
Le passé et le présent semblaient se rejoindre, et pour la première fois,
Sami réalisa que la réconciliation, ou au moins la vérité, pouvait peut-être venir.
Alors que le soleil se couchait, teintant la ville de nuances orangées et violettes, Sami sentit un mélange d’anticipation et d’appréhension :
Demain pourrait être un jour où tout bascule… ou un autre pas dans son long chemin vers la lumière.